Vendredi après-midi. J'ai presque rien fait de la journée. J'ai bien coupé le gazon, ce qui m'a pris une bonne heure et demie et un nouveau record de 11 sacs oranges (au grand soulagement de mes voisins). J'ai aussi commencé un réaménagement de ma cuisine mais je suis tellement perfectionniste que j'ai juste fait 3 armoires en deux heures. Mais elles sont fonctionnelles en tabarnak, ces armoires. Puis quelques pushups, setups et chinups pour me permettre de manger encore et toujours plus.
Stéphane a appelé au milieu de l'après midi avec une offre de BBQ à son condo. Apéro à 17h30, suivi du BBQ et d'une éventuelle brosse typique de Stéphane et de sa bande de joyeux lurons. On apporte viande et alcool, il s'occupe du reste. Pas compliqué.
15h00. Direction congélateur. L'inventaire est plutôt bas. Dernier mile avant mon mariage du 28 août prochain. On économise en consommant les réserves... Verdict final: un petit poulet de Cornouailles, du filet mignon pour 4 personnes et vraiment beaucoup de paquets de bacon... J'opte pour le boeuf que j'entreprends de dégeler à température pièce sur le comptoir de la cuisine.
16h00. Je suis a Place de la Cité pour cause de coupe de cheveux au salon Darbourg.
16h45. Fraîchement trimé et l'air fringuant, je déambule direction mon char en laissant derrière moi les vestiges d'une pilosité plus abondante. Une subtile traînée de cheveux microscopiques qui se déposent ici et là dans les cafés des quelques vieux qui attendent de voir un abruti à bout de vie venir se fêler le crâne au fond de la fontaine.
16h46. Révélation ! Les Saveurs de Charlevoix. La plus belle boutique de viande de la ville. J'entre sans réfléchir sans doute attiré par la douce effluve de la protéine animale. À gauche en rentrant, du veau sous toutes ses coupes. Trop de choix, pas assez de Chantale à nourrir. Indécis comme un bachelor devant un triplé de soeurs Maxim, le conseiller me recommande rapidement la bavette. Puis il y a de magnifiques rognons tout reluisants qui me regarde du coin de l'oeil. À 2,50$ le paquet, on serait fou de s'en passer. Puis hop, un paquet de saucisses au passage. Une trilogie de veau. Pourquoi se contenter de 1 quand on peut en avoir 3. Vous en parlerez au bachelor.
17h15. Je remet mon boeuf au congélateur. Il n'a pratiquement pas dégelé de toute façon. Puis on se douche pour sentir bon. Et pour éradiquer cette poussière capillaire qui me suit comme un chien errant sur une plage du Mexique.
18h30. On arrive chez Stéphane après un arrêt à la SAQ pour acheter quelques blancs et du Mojito Smirnoff. On est une heure en retard, mais bon, on va chez des français. On va reprendre cette heure à la fin.
20h00. C'est l'heure du BBQ. Chantale, type sauce, me demande de lui faire une réduction quelconque pour mouiller sa viande. Évidemment, comme on est chez Stéphane, j'ai pas à m'en faire. Il est français et cuisto. Alors il y a toujours tout ce dont on a besoin. On décide de s'improviser une réduction de type crème (plutôt que de type fonds...).
En faisant l'inventaire, on trouve rapidement le nécessaire de survie:
- Beurre;
- Échalotes;
- Vin blanc;
- Brandy;
- Crème 35%;
- Moutarde de Dijon;
- Sauce Worcestershier;
- Sirop d'érable.
Tout est disposé sur le comptoir en attendant d'accomplir sa destinée. Rapidement, on fait fondre beaucoup trop de beurre dans un poêlon dans lequel on fait littéralement bouillir les échalotes hachées finement. Puis, je remarque du coin de l'oeil un amoncellement de graines de bacon, sans doute destinées à la salade romaine. Inspiré, Stéphane me sort rapidement deux bonnes "slices" du bacon que l'on hache grossièrement avant de les rajouter à la potion de beurre et d'échalotes (j'espère que mon médecin ne lis pas cette chronique).
Lorsque ça commence à prendre couleur, on ajoute le vin blanc à la préparation. Recherchant l'approbation de Stéphane pour la quantité de vin, je le regarde en lui faisant "dis moi quand arrêter" en langage des signes. Il m'a répondu d'un hochement d'épaules qui voulait dire, "on s'en calice, mets tout ce qui reste, un peu de vin n'a jamais tué personne". Donc, je dirais qu'on a mis une demie bouteille de blanc. Cependant, debout devant notre préparation, on n'est pas entièrement satisfait. Il manque quelque chose. "As-tu des champignons", demandais-je sur un ton inquisiteur. "Oh putain j'ai des chanterelles de notre-Dame que j'ai cueilli la semaine dernière" s'exclama-t-il d'un ton victorieux.
Elles étaient magnifiques. Jaunes terreuses, ratatinées par leur séjour dans le frigo, prêtent à laisser aller leurs arômes dans une piscine de vin au lardon. On les a balancé dans la mixture, le sourire fendu jusqu'aux lobes. Puis on a laissé réduire l'appareil quelques minutes.
Quelques goûtes de brandy plus tard, on a jouté un bon 350 ml de crème, une cuillère de Dijon, quelques goûtes de Worcestershire et une traîné de sirop pour étouffer l'amertume du blanc. Puis on laisse de nouveau réduire quelques minutes jusqu'à consistance parfaite.
Pendant ce temps, Stéphane saisissait rapidement la viande, à la perfection, pour passer à table.
Tout était splendide. La viande, la cuisson, la sauce. Et que dire des rognons. Parfaitement braisés, le cul dans la sauce, à rien faire sinon attendre de se faire déguster par mes papilles avides de ces abats si magnifiques.
Mon dernier souvenir, juste après une partie de mexicain très agressive, est de jouer du "guitar hero", sans guitare, quelques instants avant de m'évanouir sur le divan, fidèle à ma réputation.
Merci Stéphane et Marie-Ève pour cette soirée.
Ouin, à 23h tu ronflais solidement sur le divan ! :P Faque tu n'as pas rattrapé l'heure à la fin ! haha :P See you saturday dude ! :)
RépondreSupprimerC'est super bon... Tu me fais sourire ! :D
RépondreSupprimerHey Charlu, on est dû pour un autre article là ! :P
RépondreSupprimer